Condivido, in francese, il libretto
con i ritiri di Quaresima che abbiamo preparato per le comunità
cristiane di Abéché e della diaspora....
Buon cammino verso Pasqua
Buon cammino verso Pasqua
Filo
COMMUNAUTE’ CHRETIENNE STE THERESE DE
L’ENFANT JESUS D’ABECHE’ ET DE LA DISPERSION
La joie de l’Evangile
Retraites de Carême pour les communautés
chrétiennes
Abéché, Mars-Avril 2014
I.
Introduction
Chers frères et sœurs, que
la joie de l’Evangile comble nos vies !
Pour
marcher ensemble dans ce temps fort de conversion profonde et de retour au
Père, nous avons pensé, comme équipe sacerdotale, de vous offrir un chemin des
retraites communautaires.
L’Eglise
au Tchad a une belle et forte tradition des retraites de Carême qui ont
commencé au sud pour permettre aux communautés chrétiennes de se préparer
ensemble à vivre la Pâque du Seigneur. Nous voudrions alors garder les bonnes
traditions et vous inviter à suivre cet exemple, tout en considérant notre
différent contexte, le Nord-est, qui demande une autre type d’approche et de
méthodologie. C’est un don précieux de Dieu le fait de pouvoir s’arrêter,
écouter notre réalité, méditer ensemble la Parole et partager nos peurs et nos
espérances pour transformer notre monde en Royaume de Dieu.
On
vient aussi de recevoir le grand don de la part du Pape François d’un texte
prophétique et enthousiasmant tel que son Exhortation Apostolique « La Joie de l’Evangile ». On
voudrait alors profiter pour vous faire connaitre certains passages qui
méritent toute notre attention, écoute et partage. Cette petite brochure qui
vous avez dans les mains porte, en effet, le même titre du document du Pape; un
souhait qui marque profondément notre vie chrétienne fondée sur le message des
Béatitudes.
Notre
proposition est d’organiser une soirée de retraite communautaire par semaine, en
commençant préférablement par le Jeudi 6 mars tout au long du temps de Carême. Ici de suite vous trouverez la méthodologie et les textes des retraites qui
on vous invite à suivre comme point de repère sans vouloir étouffer toute la
créativité et les désirs des compléments et ajouts que vous aurez la fantaisie
de mettre en place. On ne peut et on ne veut pas arrêter la force de l’Esprit !
Bon chemin de Carême à tous et à toutes,
L’Equipe sacerdotale : P.Abakar, P.Alfredo, P.Filippo
II.
Méthodologie
Nos retraites veulent toucher d’abord la réalité qui nous
vivons au Tchad et en Afrique, pour partir de notre contexte et de ce que nous sommes
et que nous connaissons. Une réalité qui nous défie et nous interpelle, comme
personnes et comme chrétiens. C’est pour cela que nos retraites commencent avec
un Fait de vie suivi d’un temps de silence et de méditation personnelle
guidée par des questions.
En suite nous voudrions écouter ensemble la Parole de Dieu (le texte de l’Evangile de chaque dimanche de Carême) et
l’Exhortation Apostolique « La Joie de l’Evangile » (EG) du Pape François, qui illuminent cette réalité et nous
la montrent sous le regard et la tendresse de Dieu. Un temps de silence
intérieur permettra à ces textes d’aller en profondeur et de tomber dans la
bonne terre qui porte des fruits.
La troisième et dernière partie implique un travail en commun avec des question et un partage pour mettre ensemble nos idées, espoirs, incompréhensions, propositions.
Il s’agit d’un retour à notre réalité qui, transformée par la force de
l’Evangile et des paroles du Pape, attende maintenant notre engagement concret
et continue pour réaliser sur terre le Royaume de justice, de paix et de réconciliation.
En attente de célébrer bientôt ensemble la passion, la mort et la résurrection
de notre Seigneur Jésus Christ.
1° SEMAINE DE CAREME
·
Chants et
Prière d’ouverture
·
Fait de vie
Depuis
sa fondation en 1953 le Seigneur a fait des merveilles incroyables dans la
communauté chrétienne d’Abéché et de la dispersion. Son amour sans frontières
est allé au delà du prévisible et il a soutenu et encouragés des milliers des
personnes, de toute religion et provenance. Mais, comme dans toute famille, certains
secteurs et travaux pastorales boitent et ils ont besoin d’un nouvel élan.
La
nouvelle équipe sacerdotale, au début de son installation à Abéché en septembre
2013, a voulu écouter les gens, comme le Père écoute le cris de son peuple. Les
joies et les problèmes sont là bien présents mais aussi l’envie de s’en sortir
ensemble et de trouver des solutions viables. C’est pour cela que dans la
réunion du Conseil Pastoral Paroissial élargi de décembre 2013 les responsables
du Secteur Centre de la Paroisse d’Abéché ont répondu à un questionnaire qui
concerne la situation actuelle de la communauté chrétienne. Quelques
représentants des groupes et des mouvements de la Paroisse ont écrit :
-
Il n’y a pas des rencontres paroissiales et des Assemblées pour discuter
des problèmes.
-
Il y a une manque de synergie et de collaboration entre les différents
mouvements des Jeunes, entre adultes et CEBs, entre mouvements, entre
communautés et services.
-
Il y a une manque de communication
entre communautés.
-
Il n’y a pas d’entente entre le Conseil Pastoral Paroissial et certaines
CEBs (Communautés ecclésiales de base).
C’est
la « tentation du chameau », d’aller chacun pour soi. Animal
indispensable dans le désert, le chameau cherche son arbre, il se nourri et il
ne s’occupe pas de voir où est le reste de son groupe. C’est tres dur
l’encadrer et le guider avec le troupeau. Les petits enfants bouviers qui
parcourent le Tchad derrières ces bêtes ont du mal à se faire obéir et a
vaincre leur individualisme.
Nous
aussi, dans nos communautés respectives, nous risquons de faire la même chose.
Sans un regard global nous avons la tentation de nous replier sur nous même et
sur notre petit groupe sans écouter et comprendre les exigences, difficultés et
rêves des autres. Dans un monde qui globalise de plus en plus l’individualisme
c’est un grand défis vivre ensemble et cohabiter pacifiquement, se sentir
dépendants (une dépendance évangélique et libératrice, pas celle qui nous
laisse sans grandir !) et responsables les uns des autres, chercher le
bien commun et les solutions partagées. Si nécessaire, savoir aussi se
sacrifier, attendre et payer le prix d’être famille de Dieu qui marche ensemble
à la construction du Royaume de justice, paix et réconciliation, sans laisser
derrière ou marginaliser personne.
·
Questions à
réfléchir à seul :
1. Dans ta CEB ou communauté chrétienne il y a cette
tentation et pourquoi ?
2.
Toi aussi,
en regardant bien au fond de toi-même, tu agis comme le chameau ?
3.
Qu’est-ce
que nous empêche d’aller au delà de notre petit monde et de notre petit
groupe ?
·
Chant
d’acclamation (pas Alléluia)
·
Evangile :
Mt 4,1-11
Jésus fut emmené par l'Esprit dans le
désert, pour être tenté par le diable. Après avoir jeûné quarante jours et
quarante nuits, il eut faim. Le tentateur, s'étant approché, lui dit: Si tu es
Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. Jésus répondit: Il
est écrit: « L'homme ne vivra pas de
pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ».
Le
diable le transporta dans la ville sainte, le plaça sur le haut du temple et
lui dit: Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas; car il est écrit: « Il donnera des ordres à ses anges à ton
sujet; Et ils te porteront sur les mains, De peur que ton pied ne heurte contre
une pierre ».
Jésus
lui dit: Il est aussi écrit: « Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu ».
Le
diable le transporta encore sur une montagne très élevée, lui montra tous les
royaumes du monde et leur gloire, et lui dit: Je te donnerai toutes ces choses,
si tu te prosternes et m'adores.
Jésus
lui dit: Retire-toi, Satan! Car il est écrit: « Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul ».
Alors
le diable le laissa. Et voici, des anges vinrent auprès de Jésus, et le
servaient.
·
Silence
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Exhortation
apostolique : « No à la guerre
entre nous ». (EG n°98-99)
À l’intérieur du
Peuple de Dieu et dans les diverses communautés, que de guerres ! Dans le
quartier, sur le lieu de travail, que de guerres par envies et jalousies, et
aussi entre chrétiens ! La mondanité spirituelle porte certains chrétiens à
être en guerre contre d’autres chrétiens qui font obstacle à leur recherche de
pouvoir, de prestige, de plaisir ou de sécurité économique. De plus, certains
cessent de vivre une appartenance cordiale à l’Église, pour nourrir un esprit
de controverse. Plutôt que d’appartenir à l’Église entière, avec sa riche
variété, ils appartiennent à tel ou tel groupe qui se sent différent ou
spécial.
Le monde est déchiré par les guerres et par la violence,
ou blessé par un individualisme diffus qui divise les êtres humains et les met
l’un contre l’autre dans la poursuite de leur propre bien-être. En plusieurs
pays ressurgissent des conflits et de vieilles divisions que l’on croyait en
partie dépassées. Je désire demander spécialement aux chrétiens de toutes les
communautés du monde un témoignage de communion fraternelle qui devienne
attrayant et lumineux. Que tous puissent admirer comment vous prenez soin les
uns des autres, comment vous vous encouragez mutuellement et comment vous vous
accompagnez : « À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous
avez de l’amour les uns pour les autres » (Jn 13,35). C’est ce que Jésus
a demandé au Père dans une intense prière : « Qu’ils soient un en nous, afin
que le monde croie » (Jn 17,21). Attention à la tentation de l’envie !
Nous sommes sur la même barque et nous allons vers le même port ! Demandons la
grâce de nous réjouir des fruits des autres, qui sont ceux de tous.
·
Silence
·
Partage et
questions (tous ensemble)
·
Prière finale (au fond du livret)
et chant de clôture
2° SEMAINE DE CAREME
·
Chants et
Prière d’ouverture
·
Fait de vie
Daniel
Comboni, fondateur des Missionnaires Comboniens, est né à Limone sul Garda le
15 mars 1831. Il voyage en Afrique pour la première foi en 1857. Tombé amoureux
de l’Afrique et des plus pauvres il consacre toute sa vie à la mission. Il est
ordonné Evêque du Vicariat de l’Afrique Centrale en 1873. Apres différents
voyages en Europe pour chercher contacts et soutiens pour la mission en
Afrique, il revient au Sudan et dans sa première homélie comme Evêque il
adresse à son peuple des mots émouvantes qui contiennent le « cœur de la
mission », l’invitation même de Jésus à se lever et à aller partout pour
annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume avec la parole et le témoignage de vie.
Khartoum, le 11 mai
1873
Je suis bien heureux, ô très chers ! de me retrouver de retour ici, après tant
d’événements douloureux et tant de souffrances. Mon premier amour dès ma
jeunesse fut pour la malheureuse Nigrizia, et laissant tout ce qui m’était
très cher je suis venu en ces contrées - cela fait déjà seize ans – pour offrir
mon œuvre afin de soulager ces malheurs séculaires.
Ensuite l’obéissance m’a rappelé dans ma patrie pour des raisons de santé car
les miasmes du Fleuve Blanc près de la Sainte Croix de Gondocoro avaient
empêché mon action apostolique. Je suis parti pour obéir, mais je laissais mon
cœur parmi vous, et me rétablissant comme il plut à Dieu, mes pensées et mes
pas furent toujours pour vous.
Et finalement aujourd'hui, en revenant parmi vous, je retrouve mon cœur pour
l'ouvrir en votre présence au sentiment sublime et religieux de la paternité spirituelle,
dont Dieu a voulu que je fusse revêtu il y a un an, par l'autorité suprême de
l'Eglise Catholique, sa Sainteté le Pape Pie IX. Oui, je suis déjà votre Père,
et vous êtes mes fils, et comme tels, je vous embrasse et vous serre pour la
première fois contre mon cœur. Je vous suis bien reconnaissant de l’accueil
enthousiaste que vous m’avez réservé; il démontre votre amour de fils, et m'a
persuadé que vous voudrez toujours être ma joie et ma couronne, comme vous êtes
mon lot et mon héritage. Soyez assurés que mon âme répand sur vous un amour
illimité pour toujours et pour tous.
Je reviens parmi vous pour ne plus jamais cesser de vous appartenir, et
pour me consacrer à jamais à votre plus grand bien.
Le jour et la nuit, le soleil
et la pluie, me trouveront également toujours prêt pour vos besoins spirituels;
le riche et le pauvre, le bien portant et l'infirme, le jeune et le vieillard,
le maître et le serviteur auront toujours un égal accès à mon cœur. Votre
bonheur sera le mien, et vos malheurs seront aussi les miens.
Je viens faire cause commune avec chacun de vous, et le plus heureux de mes
jours sera celui où je pourrai donner ma vie pour vous.
Je n'ignore pas la pesanteur de la charge que j’assume puisque, comme pasteur,
maître et médecin de vos âmes, je devrai vous garder, vous instruire et vous
corriger. Je devrai défendre les opprimés sans nuire aux oppresseurs, réprouver
l’erreur sans rebuter ceux qui sont dans l’erreur, crier au scandale et au
péché sans cesser d’avoir de la compassion pour les pécheurs, débusquer les
dévoyés sans complaire au vice; bref, être père et juge à la fois.
Mais je m’en remets à vous, dans l’espérance que vous tous m’aiderez à porter
ce poids avec allégresse et joie au nom de Dieu. Oui, avant tout j'ai confiance
en ton œuvre, mon Révérend Père, et très
cher Vicaire Général. Tu
as été le premier à m’aider en cette œuvre de la Mission pour la Régénération
de la Nigrizia, le premier à arborer l’étendard de la sainte Croix dans
le Cordofan, et le premier à enseigner à ces peuples les rudiments de la Foi et
de la civilisation.
J'ai confiance en vous aussi, Prêtres très estimés, mes frères et fils en
cet Apostolat, alors que vous serez mon bras droit pour diriger le peuple sur
les voies du Seigneur, ainsi que mes bons anges.
J’ai confiance en vous,
vénérables Sœurs, qui avec mille sacrifices vous
êtes associées à moi pour
m’aider à l’éducation de la jeunesse féminine.
Et en vous tous, Messieurs, j'ai confiance, parce que vous voudrez toujours
me conforter par votre obéissance et votre docilité à suivre les orientations pleines
d’amour que je vous donnerai par devoir et pour votre bien.
Quant à vous, illustre représentant de Sa Majesté Impériale l’Empereur François
Joseph Ier, noble Protecteur de cette vaste Mission, alors que je suis heureux
de vous remercier pour ce que vous avez fait jusqu'à maintenant, je m’empresse
de vous exprimer l’espoir de vouloir glorieusement continuer de soumettre
l’épée à la Croix, défendant les droits de notre divine Religion s’ils venaient
à être méconnus et outragés.
Et maintenant je m'adresse à vous finalement, Pieuse Reine de la Nigrizia
en vous acclamant à nouveau Mère affectueuse de ce Vicariat Apostolique de
l'Afrique Centrale, confié à mes soins; j'ose vous supplier de me recevoir
solennellement sous votre protection avec tous mes enfants, afin de nous
protéger du mal et nous diriger vers le bien.
Marie, Mère de Dieu, le grand peuple africain dort encore pour la plupart dans
les ténèbres et dans l'ombre de la mort. Hâtez l’heure de son salut, aplanissez
les obstacles, dispersez les ennemis, préparez les cœurs, et envoyez toujours
de nouveaux apôtres vers ces lointaines contrées si malheureuses et dans le
besoin.
Mes fils, en ce jour solennel, je vous confie tous à l’amour des Cœurs de
Jésus et de Mari e, et en offrant maintenant pour vous le plus acceptable des
sacrifices au Dieu Très Haut, je Le prie humblement de verser sur vos âmes le sang
de la Rédemption, pour leur régénération , leur guérison , leur ornement à mesure
de vos besoins, a fin que cette sainte Mission soit féconde en salut pour vous,
et en gloire pour Dieu. Ainsi soit-il.
Daniel Comboni
·
Questions à
réfléchir à seul :
1.
Qu’est-ce
que évoquent en toi ces paroles?
2.
Qu’est que
ce la Mission pour Daniel Comboni? Et pour toi?
3.
Tu es
vraiment missionnaire là où tu vives? Et ta communauté ?
·
Chant d’acclamation
(pas Alléluia)
·
Evangile :
Mt 17,1-9
Six jours après, Jésus prit avec
lui Pierre, Jacques, et Jean, son frère, et il les conduisit à l'écart sur une
haute montagne. Il fut transfiguré devant eux; son visage resplendit comme le
soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière.
Et voici, Moïse et Élie leur
apparurent, s'entretenant avec lui. Pierre, prenant la parole, dit à Jésus:
Seigneur, il est bon que nous soyons ici; si tu le veux, je dresserai ici trois
tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie.
Comme il parlait encore, une nuée
lumineuse les couvrit. Et voici, une voix fit entendre de la nuée ces paroles:
Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection:
écoutez-le!
Lorsqu'ils entendirent cette
voix, les disciples tombèrent sur leur face, et furent saisis d'une grande
frayeur.
Mais Jésus, s'approchant, les
toucha, et dit: Levez-vous, n'ayez pas peur! Ils levèrent les yeux, et ne
virent que Jésus seul.
Comme ils descendaient de la
montagne, Jésus leur donna cet ordre: Ne parlez à personne de cette vision,
jusqu'à ce que le Fils de l'homme soit ressuscité des morts.
·
Silence
·
Exhortation
apostolique : « Une Eglise en
sortie, en partance ».(EG n°
20-21)
Dans la Parole de Dieu apparaît constamment ce dynamisme
de “la sortie” que Dieu veut provoquer chez les croyants. Abraham accepta
l’appel à partir vers une terre nouvelle (cf. Gn 12,1-3). Moïse écouta
l’appel de Dieu : « Va, je t’envoie » (Ex 3,10) et fit sortir le peuple
vers la terre promise (cf. Ex 3, 17). À Jérémie il dit : « Vers tous
ceux à qui je t’enverrai, tu iras» (Jr 1, 7). Aujourd’hui, dans cet “
allez ” de Jésus, sont présents les scénarios et les défis toujours nouveaux de
la mission évangélisatrice de l’Église, et nous sommes tous appelés à cette
nouvelle “sortie” missionnaire. Tout chrétien et toute communauté discernera
quel est le chemin que le Seigneur demande, mais nous sommes tous invités à
accepter cet appel : sortir de son propre confort et avoir le courage de
rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile.
La joie de l’Évangile qui remplit la vie de la communauté
des disciples est une joie missionnaire. Les soixante-dix disciples en font
l’expérience, eux qui reviennent de la mission pleins de joie (cf. Lc
10, 17). Jésus la vit, lui qui exulte de joie dans l’Esprit Saint et loue le
Père parce que sa révélation rejoint les pauvres et les plus petits (cf. Lc
10, 21). Les premiers qui se convertissent la ressentent, remplis d’admiration,
en écoutant la prédication des Apôtres « chacun dans sa propre langue » (Ac
2, 6) à la Pentecôte. Cette joie est un signe que l’Évangile a été annoncé et
donne du fruit. Mais elle a toujours la dynamique de l’exode et du don, du fait
de sortir de soi, de marcher et de semer toujours de nouveau, toujours plus
loin. Le Seigneur dit : « Allons ailleurs, dans les bourgs voisins, afin que
j’y prêche aussi, car c’est pour cela que je suis sorti » (Mc 1, 38).
Quand la semence a été semée en un lieu, il ne s’attarde pas là pour expliquer
davantage ou pour faire d’autres signes, au contraire l’Esprit le conduit à
partir vers d’autres villages.
·
Silence
·
Partage et
questions (tous ensemble)
·
Prière finale (au fond du livret)
et chant de clôture
3° SEMAINE DE CAREME
·
Chants et
Prière d’ouverture
·
Fait de vie
L'abbé Xavier Fagba, 32 ans, prêtre de la paroisse Saint-Pierre apôtre de
Boali, une ville à 95 km de Bangui en Centrafrique a ouvert les portes de son
église, le vendredi 17 janvier, à environ 800 musulmans de la ville. Et il a évité
ainsi un massacre. Voici son témoignage.
« Tout a commencé le vendredi 17 janvier dernier dans la matinée avec
l'arrivée des forces françaises de l'opération Sangaris à Boali qui sont venus
désarmer les milices anti-balakas et les hommes de la sélékas. Plus de 300
anti-balakas, des hommes et des femmes armés, en ont profité pour entrer dans
la ville. Ils ont pillé, saccagé les trois mosquées de Boali et ont fait
une dizaine de blessés. Les musulmans ont commencé à se regrouper pour fuir
vers Bangui. Je me suis dit qu'il fallait tout faire pour empêcher un massacre
certain. La tension était très forte. Le 2 décembre, il y a eu un grand
soulèvement de la population musulmane contre les chrétiens. Tous les Chrétiens
- les pentecôtistes, les adventistes, etc- ont accouru vers l'église pour se
réfugier. J'ai moi-même négocié avec la Séléka. Ils m'ont menacé de mort. J'ai
même été détenu pendant plusieurs heures. Finalement, j'ai obtenu que les gens
puissent revenir chez eux. Mais depuis, les Chrétiens ont gardé de la rancœur
contre les musulmans.
Lorsque les anti-balakas sont arrivés, vendredi 17 janvier, les Chrétiens
ont voulu se venger. Il n'y avait absolument personne pour protéger les
musulmans, personne pour les secourir. Depuis deux mois, il n'y a plus aucune
présence de l'Etat centrafricain dans la ville. Le sous-préfet, le maire et son
adjoint ont tous fui vers Bangui. Même le commandant de brigade de gendarmerie
est parti. Il reste juste son suppléant qui, avant l'arrivée des Français,
travaillait pour les hommes de la Séléka. Avec l'abbé Boris Wiligale, le diacre
stagiaire qui me seconde, nous sommes devenus les seules autorités morales de
la ville : les habitants -chrétiens comme musulmans- venaient nous voir
pour tout ce qui concerne leur vie quotidienne. Nous jouions tous les
rôles : même celui de psychologue ou de juriste. Je ne pouvais pas les
laisser à leur sort.
Ce vendredi, certains qu'un massacre se préparait, nous avons, l'abbé Boris
et moi revêtu notre soutane et nous sommes allés chercher les musulmans pour
les convaincre de venir se réfugier dans l'église. Nous avons d'abord fait le
tour des mosquées. Puis fait du porte à porte, aidés d'une vingtaine de jeunes
de bonne volonté. Pourquoi ces gens m'ont-ils suivi ? Parce qu'ils me font
confiance. Avant de devenir prêtre, j'ai vécu deux années à Boali. Je m'y suis
fait beaucoup d'amis parmi les musulmans. Avec les Chrétiens, aujourd'hui
l'église accueille environ 1000 personnes qui dorment par terre. La paroisse
est protégée par les forces françaises de l'opération Sangaris, mais nous
manquons de vivres et d'eau potable. Pendant les messes, j'ai demandé aux
chrétiens de se mobiliser et certains apportent de la nourriture, malgré les
menaces et les coups des anti-balakas.
Aucune ONG n'est venue nous aider à part le CICR qui a juste évacué les blessés.
Pourquoi ai-je agi ainsi ? Je n'ai pas réfléchi. J'ai agi comme cela.
Je devais le faire. Et s'il faut le refaire, je le referais. Un prêtre doit
tenter d'imiter le Christ à la perfection. Or, Jésus s'est sacrifié sur la
croix pour l'humanité entière et pas simplement pour les Chrétiens. J'ai fait
cela au nom de ma foi. Jamais je n'aurais pensé me retrouver un jour dans cette
situation. J'y vois un signe de Dieu, Dieu a voulu que je sois là pour être son
témoin et sa voix. »
·
Questions à
réfléchir à seul :
1.
Qu’est-ce
que provoque en toi ce témoignage ?
2.
Toi aussi, tu
es prêt à risquer ta vie pour tes frères et sœurs d’autres ethnies et
religions?
3.
Notre Eglise
est prête à être une Eglise des martyres, capables de suivre Jésus jusqu’au but ?
·
Chant
d’acclamation (pas Alléluia)
·
Evangile :
Jn 4,5-42
Jésus arriva dans une ville de
Samarie, nommée Sychar, près du champ que Jacob avait donné à Joseph, son fils.
Là se trouvait le puits de Jacob.
Jésus, fatigué du voyage, était
assis au bord du puits. C'était environ la sixième heure. Une femme de Samarie
vint puiser de l'eau. Jésus lui dit: Donne-moi à boire. Car ses disciples
étaient allés à la ville pour acheter des vivres. La femme samaritaine lui dit:
Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis une femme
samaritaine? -Les Juifs, en effet, n'ont pas de relations avec les Samaritains.
Jésus lui répondit: Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit:
Donne-moi à boire! tu lui aurais toi-même demandé à boire, et il t'aurait donné
de l'eau vive. Seigneur, lui dit la femme, tu n'as rien pour puiser, et le
puits est profond; d'où aurais-tu donc cette eau vive? Es-tu plus grand que
notre père Jacob, qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, ainsi que
ses fils et ses troupeaux?
Jésus lui répondit: Quiconque boit de cette eau aura encore soif; mais
celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif, et l'eau que
je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la
vie éternelle.
La femme lui dit: Seigneur, donne-moi cette eau, afin que je n'aie plus
soif, et que je ne vienne plus puiser ici. Va, lui dit Jésus, appelle ton mari,
et viens ici. La femme répondit: Je n'ai point de mari. Jésus lui dit: Tu as eu
raison de dire: Je n'ai point de mari. Car tu as eu cinq maris, et celui que tu
as maintenant n'est pas ton mari. En cela tu as dit vrai.
Seigneur, lui dit la femme, je vois que tu es prophète. Nos pères ont adoré
sur cette montagne; et vous dites, vous, que le lieu où il faut adorer est à
Jérusalem.
Femme, lui dit Jésus, crois-moi, l'heure vient où ce ne sera ni sur cette
montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Vous adorez ce que vous ne
connaissez pas; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient
des Juifs. Mais l'heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs
adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là les adorateurs que le
Père demande. Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l'adorent en esprit et
en vérité.
La femme lui dit: Je sais que le Messie doit venir (celui qu'on appelle
Christ); quand il sera venu, il nous annoncera toutes choses.
Jésus lui dit: Je le suis, moi qui te parle.
Là-dessus arrivèrent ses
disciples, qui furent étonnés de ce qu'il parlait avec une femme. Toutefois
aucun ne dit: Que demandes-tu? ou: De quoi parles-tu avec elle?
Alors la femme, ayant
laissé sa cruche, s'en alla dans la ville, et dit aux gens: Venez voir un homme
qui m'a dit tout ce que j'ai fait; ne serait-ce point le Christ? Ils sortirent
de la ville, et ils vinrent vers lui.
Pendant ce temps, les
disciples le pressaient de manger, disant: Rabbi, mange. Mais il leur dit: J'ai
à manger une nourriture que vous ne connaissez pas. Les disciples se disaient
donc les uns aux autres: Quelqu'un lui aurait-il apporté à manger? Jésus leur
dit: Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé, et
d'accomplir son œuvre. Ne dites-vous pas qu'il y a encore quatre mois jusqu'à
la moisson? Voici, je vous le dis, levez les yeux, et regardez les champs qui
déjà blanchissent pour la moisson. Celui qui moissonne reçoit un salaire, et
amasse des fruits pour la vie éternelle, afin que celui qui sème et celui qui moissonne
se réjouissent ensemble. Car en ceci ce qu'on dit est vrai: Autre est celui qui
sème, et autre celui qui moissonne. Je vous ai envoyés moissonner ce que vous
n'avez pas travaillé; d'autres ont travaillé, et vous êtes entrés dans leur
travail.
Plusieurs Samaritains de
cette ville crurent en Jésus à cause de cette déclaration formelle de la femme:
Il m'a dit tout ce que j'ai fait.
Aussi, quand les
Samaritains vinrent le trouver, ils le prièrent de rester auprès d'eux. Et il
resta là deux jours. Un beaucoup plus grand nombre crurent à cause de sa
parole; et ils disaient à la femme: Ce n'est plus à cause de ce que tu as dit
que nous croyons; car nous l'avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu'il est
vraiment le Sauveur du monde.
·
Silence
·
Exhortation
apostolique: « Le dialogue
interreligieux ». (n°
250-251-252-253)
Une attitude d’ouverture en vérité et dans l’amour doit
caractériser le dialogue avec les croyants des religions non chrétiennes,
malgré les divers obstacles et les difficultés, en particulier les
fondamentalismes des deux parties. Ce dialogue interreligieux est une condition
nécessaire pour la paix dans le monde, et par conséquent est un devoir pour les
chrétiens, comme pour les autres communautés religieuses. Ce dialogue est, en
premier lieu, une conversation sur la vie humaine, ou simplement, comme le
proposent les évêques de l’Inde, une « attitude d’ouverture envers eux,
partageant leurs joies et leurs peines ». Ainsi, nous apprenons à accepter les
autres dans leur manière différente d’être, de penser et de s’exprimer. De
cette manière, nous pourrons assumer ensemble le devoir de servir la justice et
la paix, qui devra devenir un critère de base de tous les échanges. Un dialogue
dans lequel on cherche la paix sociale et la justice est, en lui-même, au-delà
de l’aspect purement pragmatique, un engagement éthique qui crée de nouvelles
conditions sociales. Les efforts autour d’un thème spécifique peuvent se
transformer en un processus dans lequel, à travers l’écoute de l’autre, les
deux parties trouvent purification et enrichissement. Par conséquent, ces
efforts peuvent aussi avoir le sens de l’amour pour la vérité.
Dans ce dialogue, toujours aimable et cordial, on ne doit
jamais négliger le lien essentiel entre dialogue et annonce, qui porte l’Église
à maintenir et à intensifier les relations avec les non chrétiens. Un
syncrétisme conciliateur serait au fond un totalitarisme de ceux qui prétendent
pouvoir concilier en faisant abstraction des valeurs qui les transcendent et
dont ils ne sont pas les propriétaires. La véritable ouverture implique de se
maintenir ferme sur ses propres convictions les plus profondes, avec une
identité claire et joyeuse, mais « ouvert à celles de l’autre pour les
comprendre » et en « sachant bien que le dialogue peut être une source
d’enrichissement pour chacun ». Une ouverture diplomatique qui dit oui à tout
pour éviter les problèmes ne sert à rien, parce qu’elle serait une manière de
tromper l’autre et de nier le bien qu’on a reçu comme un don à partager généreusement.
L’Évangélisation et le dialogue interreligieux, loin de s’opposer, se
soutiennent et s’alimentent réciproquement.
La relation avec les croyants de l’Islam acquiert à notre
époque une grande importance. Ils sont aujourd’hui particulièrement présents en
de nombreux pays de tradition chrétienne, où ils peuvent célébrer librement
leur culte et vivre intégrés dans la société. Il ne faut jamais oublier qu’ils
« professent avoir la foi d’Abraham, adorent avec nous le Dieu unique,
miséricordieux, futur juge des hommes au dernier jour ». Les écrits sacrés de
l’Islam gardent une partie des enseignements chrétiens ; Jésus Christ et Marie
sont objet de profonde vénération ; et il est admirable de voir que des jeunes
et des anciens, des hommes et des femmes de l’Islam sont capables de consacrer
du temps chaque jour à la prière, et de participer fidèlement à leurs rites
religieux. En même temps, beaucoup d’entre eux ont la profonde conviction que
leur vie, dans sa totalité, vient de Dieu et est pour lui. Ils reconnaissent
aussi la nécessité de répondre à Dieu par un engagement éthique et d’agir avec
miséricorde envers les plus pauvres.
Pour soutenir le dialogue avec l’Islam une formation
adéquate des interlocuteurs est indispensable, non seulement pour qu’ils soient
solidement et joyeusement enracinés dans leur propre identité, mais aussi pour
qu’ils soient capables de reconnaître les valeurs des autres, de comprendre les
préoccupations sous jacentes à leurs plaintes, et de mettre en lumière les
convictions communes. Nous chrétiens, nous devrions accueillir avec affection
et respect les immigrés de l’Islam qui arrivent dans nos pays, de la même
manière que nous espérons et nous demandons être accueillis et respectés dans
les pays de tradition islamique. Je prie et implore humblement ces pays pour
qu’ils donnent la liberté aux chrétiens de célébrer leur culte et de vivre leur
foi, prenant en compte la liberté dont les croyants de l’Islam jouissent dans
les pays occidentaux ! Face aux épisodes de fondamentalisme violent qui nous
inquiètent, l’affection envers les vrais croyants de l’Islam doit nous porter à
éviter d’odieuses généralisations, parce que le véritable Islam et une adéquate
interprétation du Coran s’opposent à toute violence.
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Silence
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Partage et
questions (tous ensemble)
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Prière finale (au fond du livret)
et chant de clôture
4° SEMAINE DE CAREME
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Chants et
Prière d’ouverture
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Fait de vie
Au
début de l’année 2014 un petit nouveau né a été trouvé dans la poubelle à
quelques mètres de la Mission Catholique d’Abéché, dans le quartier Jamb-Tata.
Tiré dans les ordures le petit a été retrouvés par les gens qui, tôt le matin, passaient
à coté et qui ont tout de suite signalé le fait aux autorités. Probablement il
y a été abandonné pendant la nuit déjà sans vie et sans possibilité de crier et
de pleurer pour attirer l’attention et l’aide nécessaires. On jette les enfants
comme on jette les ordures !
C’est
un phénomène honteux qui se répand par tout dans le Tchad qui provoque notre
indignation éthique. Nous ne pouvons pas accepter et reste les bras croisés
tandis que, à cote de nous, nos frères et sœur les plus démunis meurent !
Des
très jeunes filles, souvent sans conscience, se débarrassent de leurs enfants
avant de naitre ou juste après. Dans la plupart des cas, abandonnés à elles
mêmes, à la menace des parents et à leur incapacité de devenir mères, elles
sont abandonnés après des aventures occasionnelles qui souvent amènent avec
elles un hôte tant in désiré comme dangereux : le sida !
L’Afrique
qui aime et défend la vie est en train de changer rapidement et le pire de la
culture « homologué » de la globalisation conditionne profondément
les traditions et les mentalités. L’Evêque de Pemba en Mozambique, Mgr. Ernesto
Maguengue, dans une conférence en Italie sur les dix ans (1994-2004) passés
après le premier Synode des Evêques d’Afrique, a parlé avec audace d’une
« Afrique nécrophile » (Afrique amoureuse de la mort) :
« l’Afrique est affectée de narcissisme individuel et sociale, séduite par
les valeurs de l’avoir et du pouvoir mais appelée à redécouvrir une foi basée
sur les meilleurs traditions et sur la centralité du Christ, qui donne vie en
abondance. Redécouvrir l’Afrique et rencontrer Christ sont conditions
essentielles pour une « Afrique biophile », c'est-à-dire « amoureuse
de la vie ».
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Questions à
réfléchir à seul :
1.
Tu as écouté
des cas pareils dans ton quartier ? De quoi s’agit-il ?
2.
Quelles
sont, selon toi, les causes qui amènent des jeunes filles à abandonner leurs
enfants ?
3.
Quoi favorise
cette culture de mort et cet narcissisme individuel et sociale ?
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Chant
d’acclamation (pas Alléluia)
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Evangile :
Jn 9,1-41
Jésus vit, en passant, un
homme aveugle de naissance. Ses disciples lui firent cette question: Rabbi, qui
a péché, cet homme ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle? Jésus répondit:
Ce n'est pas que lui ou ses parents aient péché; mais c'est afin que les œuvres
de Dieu soient manifestées en lui. Il faut que je fasse, tandis qu'il est jour,
les œuvres de celui qui m'a envoyé; la nuit vient, où personne ne peut
travailler. Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde.
Après avoir dit cela, il
cracha à terre, et fit de la boue avec sa salive. Puis il appliqua cette boue
sur les yeux de l'aveugle, et lui dit: Va, et lave-toi au réservoir de Siloé
(nom qui signifie envoyé). Il y alla, se lava, et s'en retourna voyant clair.
Ses voisins et ceux qui
auparavant l'avaient connu comme un mendiant disaient: N'est-ce pas là celui
qui se tenait assis et qui mendiait? Les uns disaient: C'est lui. D'autres
disaient: Non, mais il lui ressemble. Et lui-même disait: C'est moi. Ils lui
dirent donc: Comment tes yeux ont-ils été ouverts? Il répondit: L'Homme qu'on appelle Jésus a
fait de la boue, a oint mes yeux, et m'a dit: Va au réservoir de Siloé, et
lave-toi. J'y suis allé, je me suis lavé, et j'ai recouvré la vue.
Ils lui dirent: Où est cet homme? Il répondit: Je ne sais.
Ils menèrent vers les
pharisiens celui qui avait été aveugle. Or, c'était un jour de sabbat que Jésus
avait fait de la boue, et lui avait ouvert les yeux.
De nouveau, les pharisiens
aussi lui demandèrent comment il avait recouvré la vue. Et il leur dit: Il a
appliqué de la boue sur mes yeux, je me suis lavé, et je vois. Sur quoi
quelques-uns des pharisiens dirent: Cet homme ne vient pas de Dieu, car il
n'observe pas le sabbat. D'autres dirent: Comment un homme pécheur peut-il
faire de tels miracles? Et il y eut division parmi eux. Ils dirent encore à
l'aveugle: Toi, que dis-tu de lui, sur ce qu'il t'a ouvert les yeux? Il
répondit: C'est un prophète.
Les Juifs ne crurent point
qu'il eût été aveugle et qu'il eût recouvré la vue jusqu'à ce qu'ils eussent
fait venir ses parents. Et ils les interrogèrent, disant: Est-ce là votre fils,
que vous dites être né aveugle? Comment donc voit-il maintenant? Ses parents
répondirent: Nous savons que c'est notre fils, et qu'il est né aveugle; mais
comment il voit maintenant, ou qui lui a ouvert les yeux, c'est ce que nous ne
savons. Interrogez-le lui-même, il a de l'âge, il parlera de ce qui le
concerne. Ses parents dirent cela parce qu'ils craignaient les Juifs; car les
Juifs étaient déjà convenus que, si quelqu'un reconnaissait Jésus pour le
Christ, il serait exclu de la synagogue. C'est pourquoi ses parents dirent: Il
a de l'âge, interrogez-le lui-même.
Les pharisiens appelèrent
une seconde fois l'homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent: Donne gloire
à Dieu; nous savons que cet homme est un pécheur. Il répondit: S'il est un
pécheur, je ne sais; je sais une chose, c'est que j'étais aveugle et que
maintenant je vois. Ils lui dirent: Que t'a-t-il fait? Comment t'a-t-il ouvert
les yeux? Il leur répondit: Je vous l'ai déjà dit, et vous n'avez pas écouté;
pourquoi voulez-vous l'entendre encore? Voulez-vous aussi devenir ses
disciples? Ils l'injurièrent et dirent: C'est toi qui es son disciple; nous,
nous sommes disciples de Moïse. Nous savons que Dieu a parlé à Moïse; mais
celui-ci, nous ne savons d'où il est. Cet homme leur répondit: Il est étonnant
que vous ne sachiez d'où il est; et cependant il m'a ouvert les yeux. Nous
savons que Dieu n'exauce point les pécheurs; mais, si quelqu'un l'honore et
fait sa volonté, c'est celui là qu'il l'exauce. Jamais on n'a entendu dire que
quelqu'un ait ouvert les yeux d'un aveugle-né. Si cet homme ne venait pas de
Dieu, il ne pourrait rien faire. Ils lui répondirent: Tu es né tout entier dans
le péché, et tu nous enseignes! Et ils le chassèrent.
Jésus apprit qu'ils
l'avaient chassé; et, l'ayant rencontré, il lui dit: Crois-tu au Fils de Dieu?
Il répondit: Et qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui? Tu l'as vu, lui
dit Jésus, et celui qui te parle, c'est lui.
Et il dit: Je crois, Seigneur. Et il se prosterna devant lui. Puis Jésus
dit: Je suis venu dans ce monde pour un jugement, pour que ceux qui ne voient
point voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles.
Quelques pharisiens qui
étaient avec lui, ayant entendu ces paroles, lui dirent: Nous aussi,
sommes-nous aveugles?
Jésus leur répondit: Si vous étiez aveugles, vous n'auriez pas de péché.
Mais maintenant vous dites: Nous voyons. C'est pour cela que votre péché
subsiste.
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Silence
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Exhortation
apostolique : « La culture du
déchet et la mondialisation de l’indifférence» (n°53)
De même que le commandement de “ne pas tuer” pose une
limite claire pour assurer la valeur de la vie humaine, aujourd’hui, nous
devons dire “non à une économie de l’exclusion et de la disparité sociale”. Une
telle économie tue. Il n’est pas possible que le fait qu’une personne âgée
réduite à vivre dans la rue, meure de froid ne soit pas une nouvelle, tandis
que la baisse de deux points en bourse en soit une. Voilà l’exclusion. On ne
peut plus tolérer le fait que la nourriture se jette, quand il y a des
personnes qui souffrent de la faim. C’est la disparité sociale. Aujourd’hui,
tout entre dans le jeu de la compétitivité et de la loi du plus fort, où le
puissant mange le plus faible. Comme conséquence de cette situation, de grandes
masses de population se voient exclues et marginalisées : sans travail, sans
perspectives, sans voies de sortie. On considère l’être humain en lui-même
comme un bien de consommation, qu’on peut utiliser et ensuite jeter. Nous avons
mis en route la culture du “déchet” qui est même promue. Il ne s’agit plus
simplement du phénomène de l’exploitation et de l’oppression, mais de quelque
chose de nouveau : avec l’exclusion reste touchée, dans sa racine même,
l’appartenance à la société dans laquelle on vit, du moment qu’en elle on ne se
situe plus dans les bas-fonds, dans la périphérie, ou sans pouvoir, mais on est
dehors. Les exclus ne sont pas des ‘exploités’, mais des déchets, ‘des restes’.
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Silence
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Partage et
questions (tous ensemble)
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Prière finale (au fond du livret)
et chant de clôture
5° SEMAINE
DE CAREME
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Chants et
Prière d’ouverture
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Fait de vie
Témoignage de Sœur Teo Corral depuis Iriba
"Alain, de cela fait deux mois et
demi que tu es parti, mais tu es toujours à Iriba. Tous les matins, quand nous
prenons le cowboy pour aller dans les camps des refugiés, nous regardons le
montant de terre où l´on avait déposé ton corps sans vie, maigre, très maigre,
mort de faim, comme ça, tout court.
Tu étais venu du Sud du Tchad pour gagner
un peu d´argent et retourner plus tard à ton coin. Le travail de bouvier dans
le désert ne t´avait pas bien pourtant traité; tombé malade, ton employeur t´a
laissé mourir de faim au milieu de cette austère terre. Une morte à petit feu,
jusqu´au jour où un bon samaritain t´avait pris et amené à l´hôpital d´Amnabak
et ensuite à celui d´Iriba. Ah, oui, tu as eu la chance, tes derniers jours on
été accompagnés par ce jeune dont je ne connais même pas le nom, qui restait
tout le temps à tes côtés, silencieux, un discret sourire aux lèvres, il venait
à notre maison pour laver tes habits, tes draps, pour te donner à boire. Il
n´était pas pourtant ton parent. Tu as eu la chance de connaître l´amour au
milieu de l´abandon dans lequel tu te trouvais.
Quand tu présentais déjà la fin de tes
jours, tu a fait venir à l´hôpital á la communauté chrétienne pour recevoir le
baptême. La Parole de Dieu était au rendez-vous et elle était si vivante. Nous
avons lu la parabole du Père bon qui reçoit son fils avec toute la joie du
monde après des années d´errance; nous
avons évoqué aussi la parabole du bon samaritain qui prend sur soi le corps
blessé d´un passant sur la route. Et l´Eau de la Vie, il était aussi au
rendez-vous. Nous t´avons baptisé avec l´eau d´une petite bouteille que nous
avions dans notre sac. Tout était humble, discret, pauvre, mais, là, au centre
de cette tente de campagne de l´UNICEF où tu te trouvais, nous célébrions les
plus beaux mystères de la vie: que nous
sommes fils d´un Père et Mère qui nous submerge, qui nous plonge en Lui jusqu´à
ce que nous devenions comme Lui, tout amour, lumière, joie.
Alain, tu avais à peine la force de dire
AMEN lorsque l´eau tombait sur toi, mais tu l´as dit et la joie que nous avons
éprouvé tes frères et sœurs qui étions là était si grande. Et oui, ta famille
biologique n´avais pas pu venir t´assister; ils n´avaient pas l´argent pour le
transport, mais tu n´as pas été seule. Une nouvelle famille t´a accompagné. Le
groupe des femmes de la paroisse étaient devenues tes mamans: une petite
bouille, des draps nouveaux, un peu d´eau, une savonnette, de petits gestes de
tendresse étaient aussi au rendez-vous les derniers moments de ta vie.
Deux jours plus tard, tu es décédé, et les
frères et sœurs que tu venais de rencontrer dans ta nouvelle famille de foi
t´ont enterré avec tant de respect et d´attention. Tout était à nouveau sobre,
pauvre, mais notre cœur était riche de reconnaissance envers le Dieu de la Vie
qui t´avais un jour mis au monde et vers qui tu étais parti maintenant. Nous
avons eu un petit geste en pensant à ton père et ta mère qui n´ont pas pu être
présents: nous avons placé sur ton corps déjà enterré 2 petites branches d´un
arbre, croisées, en forme de croix, parce que c´est ça que tu voulais vivre
avant de mourir: être avec le Christ, plongé en lui. Merci, Alain, ton bref
passage par Iriba ne nous a pas laissés indifférents."
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Questions à
réfléchir à seul :
1.
Tu connais
d’autres histoire pareilles ? Lesquelles ? Qu’est-ce que témoigne en
toi la foi d’Alain ?
2.
Face à un
système qui tue on doit se résigner et accepter cela comme normal ou on doit
lutter pour un monde meilleur ?
3.
« Je
n’ai pas peur des paroles des voleurs mais de silences des honnêtes »
disait Martin Luther King qui a défendu la cause du peuple noire en Amérique du
Nord. Qu’est-ce que tu fais pour dénoncer les injustices qui prospèrent tout
autour de toi ?
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Chant
d’acclamation (pas Alléluia)
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Evangile :
Jn 11,1-45
Il y avait un homme
malade, Lazare, de Béthanie, village de Marie et de Marthe, sa sœur. C'était
cette Marie qui oignit de parfum le Seigneur et qui lui essuya les pieds avec
ses cheveux, et c'était son frère Lazare qui était malade.
Les sœurs envoyèrent dire
à Jésus: Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade. Après avoir entendu
cela, Jésus dit: Cette maladie n'est point à la mort; mais elle est pour la
gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle.
Or, Jésus aimait Marthe,
et sa sœur, et Lazare. Lors donc qu'il eut appris que Lazare était malade, il
resta deux jours encore dans le lieu où il était, et il dit ensuite aux
disciples: Retournons en Judée.
Les disciples lui dirent: Rabbi, les Juifs tout récemment cherchaient à te
lapider, et tu retournes en Judée!
Jésus répondit: N'y a-t-il pas douze heures au jour? Si quelqu'un marche
pendant le jour, il ne bronche point, parce qu'il voit la lumière de ce monde;
mais, si quelqu'un marche pendant la nuit, il bronche, parce que la lumière
n'est pas en lui.
Après ces paroles, il leur
dit: Lazare, notre ami, dort; mais je vais le réveiller. Les disciples lui
dirent: Seigneur, s'il dort, il sera guéri. Jésus avait parlé de sa mort, mais
ils crurent qu'il parlait de l'assoupissement du sommeil.
Alors Jésus leur dit ouvertement: Lazare est mort. Et, à cause de vous, afin que vous croyiez,
je me réjouis de ce que je n'étais pas là. Mais allons vers lui.
Sur quoi Thomas, appelé Didyme, dit aux autres disciples: Allons aussi,
afin de mourir avec lui.
Jésus, étant arrivé,
trouva que Lazare était déjà depuis quatre jours dans le sépulcre. Et, comme
Béthanie était près de Jérusalem, à quinze stades environ, beaucoup de Juifs
étaient venus vers Marthe et Marie, pour les consoler de la mort de leur frère.
Lorsque Marthe apprit que
Jésus arrivait, elle alla au-devant de lui, tandis que Marie se tenait assise à
la maison. Marthe dit à Jésus: Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne
serait pas mort. Mais, maintenant même, je sais que tout ce que tu demanderas à
Dieu, Dieu te l'accordera.
Jésus lui dit: Ton frère ressuscitera.
Je sais, lui répondit Marthe, qu'il ressuscitera à la résurrection, au
dernier jour.
Jésus lui dit: Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi
vivra, quand même il serait mort; et quiconque vit et croit en moi ne mourra
jamais. Crois-tu cela?
Elle lui dit: Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu,
qui devait venir dans le monde.
Ayant ainsi parlé, elle s'en alla.
Puis elle appela
secrètement Marie, sa sœur, et lui dit: Le maître est ici, et il te demande.
Dès que Marie eut entendu, elle se leva promptement, et alla vers lui.
Car Jésus n'était pas encore entré dans le village, mais il était dans le
lieu où Marthe l'avait rencontré.
Les Juifs qui étaient avec
Marie dans la maison et qui la consolaient, l'ayant vue se lever promptement et
sortir, la suivirent, disant: Elle va au sépulcre, pour y pleurer.
Lorsque Marie fut arrivée
là où était Jésus, et qu'elle le vit, elle tomba à ses pieds, et lui dit:
Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort.
Jésus, la voyant pleurer, elle et les Juifs qui étaient venus avec elle,
frémit en son esprit, et fut tout ému. Et il dit: Où l'avez-vous mis? Seigneur,
lui répondirent-ils, viens et vois. Jésus pleura.
Sur quoi les Juifs dirent: Voyez comme il l'aimait. Et quelques-uns d'entre
eux dirent: Lui qui a ouvert les yeux de l'aveugle, ne pouvait-il pas faire
aussi que cet homme ne mourût point?
Jésus frémissant de
nouveau en lui-même, se rendit au sépulcre. C'était une grotte, et une pierre
était placée devant.
Jésus dit: Otez la pierre. Marthe, la sœur du mort, lui dit: Seigneur, il
sent déjà, car il y a quatre jours qu'il est là.
Jésus lui dit: Ne t'ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de
Dieu?
Ils ôtèrent donc la pierre. Et Jésus leva les yeux en haut, et dit: Père,
je te rends grâces de ce que tu m'as exaucé. Pour moi, je savais que tu
m'exauces toujours; mais j'ai parlé à cause de la foule qui m'entoure, afin
qu'ils croient que c'est toi qui m'as envoyé.
Ayant dit cela, il cria
d'une voix forte: Lazare, sors!
Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandes, et le visage
enveloppé d'un linge. Jésus leur dit: Déliez-le, et laissez-le aller.
Plusieurs des Juifs qui
étaient venus vers Marie, et qui virent ce que fit Jésus, crurent en lui.
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Silence
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Exhortation
apostolique : « No à une
économie de l’exclusion ». (n°54)
Dans ce contexte, certains défendent encore les théories
de la “rechute favorable”, qui supposent que chaque croissance
économique, favorisée par le libre marché, réussit à produire en soi une plus
grande équité et inclusion sociale dans le monde. Cette opinion, qui n’a jamais
été confirmée par les faits, exprime une confiance grossière et naïve dans la
bonté de ceux qui détiennent le pouvoir économique et dans les mécanismes
sacralisés du système économique dominant. En même temps, les exclus continuent
à attendre. Pour pouvoir soutenir un style de vie qui exclut les autres, ou
pour pouvoir s’enthousiasmer avec cet idéal égoïste, on a développé une
mondialisation de l’indifférence. Presque sans nous en apercevoir, nous
devenons incapables d’éprouver de la compassion devant le cri de douleur des
autres, nous ne pleurons plus devant le drame des autres, leur prêter attention
ne nous intéresse pas, comme si tout nous était une responsabilité étrangère
qui n’est pas de notre ressort. La culture du bien-être nous anesthésie et nous
perdons notre calme si le marché offre quelque chose que nous n’avons pas
encore acheté, tandis que toutes ces vies brisées par manque de possibilités
nous semblent un simple spectacle qui ne nous trouble en aucune façon.
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Silence
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Partage et
questions (tous ensemble)
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Prière finale (au fond du livret)
et chant de clôture
SEMAINE SAINTE
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Chants et
Prière d’ouverture
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Fait de vie
Chaque communauté, en préparant cette retraite,
réfléchi et choisie un fait qui a profondément marqué sa vie pour y méditer. Il s’agit d’un fait qui doit évoquer une situation de passion, de mort et
de résurrection : le Pâque de Jésus dans la communauté aujourd’hui.
En outre, on suggère que la communauté écrive aussi un bref
texte qui réfléchi sur le fait de vie choisi. C’est la même expérience qui ont
fait les premières communautés chrétiennes en écrivant les Evangiles comme des
réflexions théologiques guidées par l’Esprit à la lumière de la Passion, de la
Mort et de la Résurrection de Jésus Christ.
Cet événement et cette réflexion seront saisis et envoyé
au Secrétariat à Abéché pour le partager avec la communauté élargie comme des
témoignage communs de la présence du Ressuscité parmi nous.
Les questions pour la méditation personnelle seront
préparés par la communauté même.
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Chant
d’acclamation
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Evangile :
Lc 24,13-35
Et voici, ce même jour, deux disciples allaient à un village nommé Emmaüs,
éloigné de Jérusalem de soixante stades; et ils s'entretenaient de tout ce qui
s'était passé.
Pendant qu'ils parlaient et discutaient, Jésus s'approcha, et fit route
avec eux. Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
Il leur dit: De quoi vous entretenez-vous en marchant, pour que vous soyez
tout tristes? L'un d'eux, nommé Cléopas, lui répondit: Es-tu le seul qui,
séjournant à Jérusalem ne sache pas ce qui y est arrivé ces jours-ci? -
Quoi? leur
dit-il. -Et ils lui répondirent: Ce qui est arrivé au sujet de Jésus de
Nazareth, qui était un prophète puissant en œuvres et en paroles devant Dieu et
devant tout le peuple, et comment les principaux sacrificateurs et nos
magistrats l'on livré pour le faire condamner à mort et l'ont crucifié. Nous
espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël; mais avec tout cela, voici
le troisième jour que ces choses se sont passées.
Il est vrai que
quelques femmes d'entre nous nous ont fort étonnés; s'étant rendues de grand
matin au sépulcre et n'ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire que
des anges leurs sont apparus et ont annoncé qu'il est vivant.
Quelques-uns de
ceux qui étaient avec nous sont allés au sépulcre, et ils ont trouvé les choses
comme les femmes l'avaient dit; mais lui, ils ne l'ont point vu.
Alors Jésus leur dit: O hommes sans
intelligence, et dont le cœur est lent à croire tout ce qu'ont dit les
prophètes! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu'il entrât
dans sa gloire?
Et, commençant
par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures
ce qui le concernait.
Lorsqu'ils furent près du village où ils
allaient, il parut vouloir aller plus loin. Mais ils le pressèrent, en disant:
Reste avec nous, car le soir approche, le jour est sur son déclin. Et il entra,
pour rester avec eux.
Pendant qu'il était à table avec eux, il
prit le pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna.
Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent; mais il disparut de devant
eux.
Et ils se
dirent l'un à l'autre: Notre cœur ne brûlait-il pas au dedans de nous,
lorsqu'il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures?
Se levant à l'heure même, ils retournèrent
à Jérusalem, et ils trouvèrent les onze, et ceux qui étaient avec eux,
assemblés et disant: Le Seigneur est réellement ressuscité, et il est apparu à
Simon.
Et ils racontèrent ce qui leur était
arrivé en chemin, et comment ils l'avaient reconnu au moment où il rompit le
pain.
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Silence
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Exhortation
Apostolique : à la place de lire un passage du texte du Pape François la communauté même écrie au Pape une brève lettre (qui sera envoyé au Secrétariat à Abéché comme témoignage
dans les archives). Qu’est que vous avez dans le cœur pour communiquer au
Pape François? Qu’est-ce que vous rêvez aujourd’hui pour l’Afrique,
l’Eglise et notre humanité ? En quoi devrions nous changer pour être plus
fideles à l’Evangile ?
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Silence
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Partage et
questions (tous ensemble)
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Prière finale (au fond du livret)
et chant de clôture
PRIERE FINALE - (Pape François)
Vierge et Mère Marie,
toi qui, mue par l’Esprit,
as accueilli le Verbe de la vie
dans la profondeur de ta foi humble,
totalement abandonnée à l’Eternel,
aide-nous à dire notre « oui »
dans l’urgence, plus que jamais
pressante,
de faire retentir la Bonne Nouvelle
de
Jésus.
Toi, remplie de la présence du
Christ,
tu as porté la joie à Jean Baptiste,
le faisant exulter dans le sein de
sa mère.
toi, tressaillant de joie,
tu as chanté les merveilles du
Seigneur.
Toi, qui es restée ferme prés de la
Croix
avec une foi inébranlable
et a reçu la joyeuse consolation de
la
résurrection, tu as réuni les
disciples dans
l’attente de l’Esprit afin que
naisse l’Eglise
évangélisatrice.
Obtiens-nous maintenant une nouvelle
ardeur de ressuscités pour porter à
tous
l’Evangile de la vie qui triomphe de
la
mort.
Donne-nous la sainte audace de
chercher
de nouvelles voies pour que
parvienne à
tous le don de la beauté qui ne se
ternit
pas.
Toi, Vierge de l’écoute et de la
contemplation, mère du bel amour,
épouse des noces éternelles,
intercède pour l’Eglise, dont tu es
l’icône
très pure,
Afin qu’elle ne s’enferme jamais et
jamais
se s’arrête dans sa passion pour
instaurer
le Royaume.
Etoile de la nouvelle évangélisation,
aide-nous à rayonner par le témoignage
de
la communion, du service, de la foi
ardente et généreuse,
de la justice et de l’amour pour les
pauvres, pour que la joie de
l’Evangile
parvienne jusqu’aux confins de la
terre
et qu’aucune périphérie ne soit
privée de
sa lumière.
Mère de l’Evangile vivant,
source de joie pour les petits,
prie pour nous.
Amen. Alléluia !
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